Le bioéthanol est un biocarburant qu’il est possible d’utiliser dans certaines voitures essence, et qui se compose essentiellement de deux éléments :
D’une manière générale, il est admis que les voitures produites à partir de 2000 sont compatibles. Pour autant, cela dépend essentiellement des motorisations, certaines tolérant mieux l’éthanol que d’autres. En effet, il convient de souligner que le bioéthanol est plus sec et poreux que l’essence, avec un indice d’octane plus élevé. Certes, quelques constructeurs ont d’ailleurs fait le pari de proposer des moteurs directement optimisés pour recevoir l’E85, comme Ford et ses modèles Flexfuel, mais cette démarche est restée plutôt minoritaire. En outre, même si le réseau s’est développé, l’on ne trouve pas partout du E85, puisqu’environ un tiers seulement des stations en France approvisionnent régulièrement ce carburant.
Avant tout, rappelons que seules les voitures à essence, mises en circulation après 2000, hors contre-indication, peuvent être converties au bioéthanol. Cette conversion est en réalité une adaptation, qui vous permettra de rouler aussi bien à l’E85, qu’au sans-plomb 95, SP95-E10 ou SP98. Pour cela, il est nécessaire d’opérer une mise à jour du calculateur moteur, afin d’adapter l’injection de carburant. Il existe deux méthodes pour y parvenir… Mais seule la première est légale !
De fait, le boîtier bioéthanol est l’unique solution homologuée, même s’il est préférable d’attendre la fin de garantie constructeur avant d’effectuer cette opération. En outre, ce boîtier doit impérativement être installé par un professionnel agréé, qui vous délivrera une attestation afin d’obtenir une nouvelle carte grise mentionnant l’utilisation de l’E85. Concernant le prix, en fonction de votre modèle de voiture, du boîtier et de la main-d’œuvre pour l’installation, il faut compter une moyenne de 1 000 euros.
En parallèle, la reprogrammation consiste à écrire des informations directement sur la cartographie de votre voiture. C’est une opération qui demande du temps et de nombreux tests par tâtonnement, afin d’obtenir la meilleure optimisation possible. Toutefois, certains professionnels peu scrupuleux adaptent des cartographies génériques, potentiellement dangereuses pour le moteur. Par ailleurs, si la reprogrammation E85 est remarquablement efficace, elle n’est pas homologuée – car elle altère les performances du véhicule, à la hausse – et donc s’avère illégale sur route ouverte.
Le bioéthanol permet généralement de faire des économies sur le long terme, c’est-à-dire une fois le coût de l’installation du boîtier amorti – à condition, donc, de rouler plus de 20 000 km par an. De fait, bien que le prix de l’E85 ait connu une inflation conséquente ces derniers mois, l’écart avec l’essence SP95 est resté significatif. Alors, bien sûr, la conversion au bioéthanol entraîne une surconsommation de l’ordre de 15% en moyenne, mais avec quasiment 80 centimes d’écart à la pompe en faveur de l’E85, il est certain que le plein revient toujours moins cher ! Qui plus est, contrairement à une voiture GPL pour laquelle le contrôle technique est plus onéreux, aucun frais supplémentaire ne vient ternir l’intérêt financier du bioéthanol, et dans de nombreux départements, l’obtention de la nouvelle carte grise est gratuite – jusqu’à un certain niveau de puissance fiscale du véhicule considéré, bien sûr ; n’allez pas croire que vous pouvez convertir un Porsche Cayenne Turbo et ne pas payer son immatriculation …
De surcroît, l’E85 est éco-responsable … ou, plus exactement, il est moins problématique pour le réchauffement climatique que l’essence ou le diesel. En effet, produit à partir de végétaux, il permet une réduction de 90 % les émissions de particules fines par rapport à l’essence, et de 70 % environ pour les gaz à effet de serre. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’un véhicule avec boîtier bénéficie d’une vignette Crit’Air 1. Toutefois, attention, il y a un bémol important à ce tableau flatteur. En effet, le bioéthanol n’a de sens que s’il ne se généralise pas, ce qui est paradoxal, avouons-le ! De fait, pour faire rouler le parc automobile français au E85, il faudrait utiliser tous les champs disponibles … et donc ne plus se nourrir, ce qui pose évidemment problème !
Autre point de vigilance, la modification peut faire sauter la garantie du véhicule, et même s’il y a encore un débat à ce sujet, une telle conversion peut effectivement abîmer le moteur sur le moyen ou long terme. De fait, l’alcool est capable de décaper le réservoir et de saturer plus vite les filtres à essence, tandis que sa plus grande « sensibilité » à l’eau génère de la corrosion – en particulier si vous laisser le véhicule un certain temps sans rouler avec le réservoir plein. Les démarrages par temps froid sont aussi plus compliqués, avec très souvent quelques ratés d’allumage – ce n’est pas le bout du monde, mais c’est plus pénible qu’avec le « bon vieux » carburant classique. À ce propos, notez que nos produits EFI Automotive Service n’ont pas été développés pour répondre aux contraintes supplémentaires que le E85 fait peser sur le moteur initialement conçu pour fonctionner au sans-plomb. De ce fait, nous déclinons donc toute responsabilité en cas de défaillance sur un véhicule ayant été converti au bioéthanol.
Sources : www.lindependant.fr, www.biomotors.fr, www.caroom.fr, www.tf1info.fr, www.media.roole.fr, www.rmc.bfmtv.com